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" Poissonnade "
Méfiez-vous des imitations !
Poissons
grillés et chants de marins : pas de doute c'est la poissonnade
du Festival des Filets Bleus. Midi et soir, thon, sardines, saucisses, merguez, moules, frites, soupe de poissons, langoustines et crêpes, attirent des centaines de convives sous le chapîteau couvert de
la Place du 8 mai. Une athmosphère saturée d'odeur de sardines
grillées ... On connait. Presque tous les week-ends, à
Concarneau, l'évènement se répète.
La poissonnade
est à l'estivant ce que la messe dominicale est au catho : un
rituel quasi incontournable, prescrit par la Bible des guides de voyage,
orchestré par un clergé en tablier et casquette promotionnelle.
A ceci prêt : les poissonnades, elles, ne désemplissent
pas...
Paternité
Celle
du Festival des Filets Bleus a cependant une particularité :
elle serait la plus ancienne, mère d'une imposante lignée.
Le comité d'organisation revendique la paternité de ces
grillades-parties sur le port. Les autres ne seraient que des imitations.
Vous m'en reprendrez bien une louche midi et soir...
Les Filets Bleus en sont à leur 35e ou 36e édition
du genre. Ils ne savent plus très bien quand on aime on ne
compte pas. Ce qu'ils comptent, en revanche, ce sont les moyens mis
en branle pour la grand messe des grillades. Deux mois avant le jour
J, l'association prépare une liste des achats à prévoir.
Les courses sont faites au dernier moment pour garantir la fraîcheur
du poisson. Une poissonnade, c'est 1000 kg de thon,
autant de moules et de sardines. On y ingurgite plus de 500 litres de
soupe, des hectolitres de vin, de bières, de cidre et de jus de fruit.
Gigantesque
Une
poignée de bénévoles confectionne une pâte
à crêpe géante pour l'occasion. Ils sont une centaine
au total, à trimer dans la fumée, tirer des dizaines de
sacs de charbon pour les barbecues, distribuer des centaines de couverts
en plastiques, couper 1000 baguettes pour faire des sandwiches.
L'inventaire ne s'arrête pas là. Pour ces repas de Pantagruel,
on ne dénombre plus les boîtes géantes de ratatouille,
les sacs de frites, les louches, les écumoirs et les gamelles
pour réchauffer tout ça.
Les règles de l'office sont simples :
Le fidèle
achète des jetons (de 1 à 10 €) à l'entrée de la
cathédrale du poisson. Et il règle tous ses achats avec
ces petits jetons. Une fois rassasié de produits locaux, il prend
dans les oreilles une petite rasade de chants de marins et s'en va.
Marie-Thérèse et Annick, elles lavent les plateaux :
Après le marathon des machoires commence celui de la plonge.
« Jean-Fran-çoué... »
Les « Filets bleus » de Concarneau
Situé
dans le Finistère Sud, à 20 km de Quimper, Concarneau
est le premier port de pêche de France. Spécialisés
dans la pêche au thon blanc, les pêcheurs concarnois partent
aussi dans l'océan Indien à la recherche du thon rouge.
Célèbre pour sa ville close entourée de remparts
(comme Saint-Malo) et la proximité des îles de Glénan, Concarneau célèbre cette
année, du 15 août au 19 août, la 102ème édition de la création de la fête des « Filets bleus », une fête traditionnelle bretonne
qui allie pêche, culture et musique.
Créée
en 1905, cette fête devenue traditionnelle a pour but de mettre
en valeur la culture celte et bretonne. Les réjouissances s'ouvrent sur une « poissonnade »,
vaste repas de poissons servi sous un chapîteau géant). Au menu : thon grillé, sardines grillées,
moules marinières, etc. On
pourra découvrir des chants racontant les histoires de la marine
à voile...
Les « Filets bleus » termineront en beauté avec une grande fête traditionnelle,
qui attire chaque année 100 000 spectateurs.
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