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Arrivée du triomphe

 
 


400 sonneurs offrent le plus beau des triomphes


D'abord, c'est toujours une longue, une très longue attente. 18 h... 18 h 30... Le moment que nombre de Concarnois ne rateraient pas pour rien au monde. 18 h 45... 19 h... Une bière à la main, des sonneurs remontent encore l'avenue d'un pas nonchalant. Alors, quelques impatients renoncent. Les retardataires, eux, se réjouissent. « Tu crois qu'ils vont passer là ou de l'autre côté ? T'inquiètes, t'en prendras plein les oreilles de toute façon... »

C'est toujours ensuite une vague rumeur qui descend des hauteurs de la ville. Un faible écho qui enfle, se structure à mesure qu'il mange le bitume. Le sourd brouhaha se fait musique. Les graves, les aigus, la lourde pulsation cardiaque des grosses caisses. Les improbables silhouettes se dessinent aussi. Prennent bientôt formes humaines.


Un drapeau, deux, une forêt de bannières déployées par les cavaliers dans des tunnels humains. Ils passeront là ou de l'autre côté ? Forcément des deux. Ils sont 400 ! Suivis de leurs troupes à l'unisson, douze penn-sonneurs forment une ligne de front. « Ça remue les tripes ! » Éclate maintenant devant la ville close la marche de Fanchou Menez. Ce chant qu'il y a vingt ans, Loeiz Roparz est venu apprendre au bagad Kemper. Son fils en a fait depuis l'hymne de tous les triomphes. Les bagadoù en rangs compacts investissent la place en formant un cercle.

La marche s'achève dans un délire de caisses claires. Quelques facétieuses bombardes osent alors un intermède humoristique interrompu de la main par Yann Pelliet. Celle-ci lance un hanter dro. « Un Kas a barh » , rectifie Zaf Colleter, autrement dit un « rentre dedans ». Et justement, deux sonneuses délaissent leur instrument pour esquisser un pas au centre du cercle. Un autre musicien les rejoint. Puis les danseuses des cercles. Puis les spectateurs. Jusqu'à épuisement des bourdons.

Fanchou Menez joué par les sonneurs

Le triomphe, c'est toujours le moment fort des Filets bleus.
C'est aussi lui qui sonne le glas des grandes fêtes d'un été.

Et gast, que celui-ci fut beau !

La danse des mille