CONCARNEAU est une charmante petite ville tapie au fond d'une baie paisible, bien abritée, entourée d'une campagne verte et grasse dont les frondaisons descendent jusqu'au bord ces flots.
Le climat y est doux. Les grands froids pour ainsi dire inconnus, la neige y tombe rarement, camélias et mimosa, parure d'hiver de ses jardins, fleurissent en pleine terre. Le touriste qui vient de Pont-Aven éprouve un véritable surprise lorsqu'il découvre Concarneau.
Un effluve, léger d'abord, s'accentue peu à peu : l'air devient plus vif, la mer annonce son approche et le souffle du large s'impose. Là-bas, à l'horizon, une ligne bleue imprécise. Presque confondue avec le ciel. Coupée par les dentelures des arbres : c'est elle ? On approche, elle grandit, elle domine. C'est la mer.
Au loin, les ILES GLENAN, tâches grises sur l'eau plus près, les pointes de BEG-MEIL à droite, le CABELLOU à gauche, en demi cercle, s'allongent comme deux bras protecteurs, enserrant la baie.
C'est un vrai décor de théâtre qui s'offre à son regard. Au premier plan, de grands arbres, pins et châtaigniers, dont les branches emmêlées forment frises à leur faîte ; plus loin, la vieille cité se mire dans l'eau tranquille de l'arrière port : enfin, comme toile de fond, ce sont les coteaux bâtis qui s'étagent les uns au dessus des autres dans la direction de Quimper.
Cent cinquante mètres plus loin, le panorama change. Le voyageur qui passe près de la statue de Duquesne et arrive sur le pont du Moros contemple la forteresse se découpant en plein ciel.
A toutes les heures du jour et par tous les temps, ce spectacle séduit, mais c'est surtout au déclin d'une belle journée d'été qu'il faut le contempler, lorsque la silhouette de la vieille ville tranche en noir sur les fulgurances d'un beau couchant. L'œil ne se perd plus dans les détails inutiles, il n'a plus devant lui que cette masse imposante surmontée de son clocheton allongeant son reflet dans un vrai lac d'or.