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Sardine à la clé ...

Fer-blanc de sardine

C’est le ferblantier qui a inventé la sardine. Il fallait bien 126 pages pour le prouver. Passée de la mer au fer-blanc, et de l’eau à l’huile, la sardine a connu sur terre un destin sans queue ni tête. Elle fut le premier poisson à être mis en boîte, à partir de 1810 à Nantes et en Angleterre.

Après avoir ravi les chercheurs d’or et les soldats de la guerre de Sécession, un siècle a suffi à faire du produit de grand luxe des débuts un en-cas populaire, une providence des garde-manger, un genre de minimum vital universel.

Tout est bon pour vanter et vendre la sardine : Mandrin, Porthos ou le Capitaine Fracasse, Gargantua, Duguesclin,le paquebot Normandie. Les marques se marquent de très près : Les Parfaites répondent aux Splendides, les Scintillantes aux Miroitantes, les Sans rivales aux Sans pareilles. Avec quelques bizarreries : les sardines « Roses de France » sont faites au Portugal, les « Roses de Nice » en Finistère… Réfractaire aux rigueurs des designers, la sardine en boîte s’illustre d’une imagerie populaire charmante.

L’histoire ouvrière liée aux conserveries est riche en coup de gueule et chants de révolte des soudeurs-ferblantiers. Quand on veut les remplacer par de machines, à Concarneau tout comme à Douarnenez, ça prend des airs d’insurrection.

Banale en apparence, la boîte de sardines est de tous les défis techniques. Par la qualité du métal adopté, les modes de fermeture, les techniques d’impression sur métal, la boîte de sardines est en elle-même une innovation technologique permanente, depuis les recherches de Nicolas Appert au début du XIX éme siècle jusqu’à nos jours.

Même s’il a fallu soixante ans pour qu’on pense à inventer l’ouvre-boîte en remplacement du marteau et du burin ou de la baïonnette . . . La nouvelle vogue des millésimes lui redonne des airs d’objet d’art industriel et de rareté pour les collectionneurs.


126 pages pour découvrir que la sardine à l’huile baigne dans une culture propre,
de l’industrie à la littérature, de l’imagerie à son recyclage.



Livre de Nicolas de la Casinière

« Sardine à la Clé », de Nicolas de la Casinière
éditions Apogée