C'est autour du IVème siècle que des religieux attirés par la sauvage beauté du site, édifièrent de leurs mains un prieuré sur l'îlot alors inhabité qui, aujourd'hui est devenu la «Ville Close» de Concarneau. Parce que la petite bourgade de Concarneau (en breton konk kenev) était « plus avantageusement située pour la défense qu'aucune autre ville de Bretagne» une garnison s'installa en ces lieux jusque là voués à la prière.
Derrière les soldats arrivèrent les marchands. Au recueillement méditatif des premiers occupants succéda la bruyante activité d'une population souvent peu recommandable dont un chanoine de Quimper a dit en son temps: « Si quelqu'un a assassiné, ou fait quelque mal, ou ravi fille ou femme, Concarneau est sa retraite».
De son passé de «forteresse de la mer» la «Ville Close» de Concarneau a gardé ses magnifiques remparts élevés aux XIVème et XVème siècles. Le timbre émis par l'Administration des P.T.T. montre l'importance de ces fortifications. Du Guesclin s'y couvrit de gloire en expulsant les Anglais qui s'y étaient retranchés. Durant les guerres de religion les Calvinistes parvinrent par surprise à s'emparer de la place forte, mais les troupes royales les en délogèrent et Henri IV reçut, au printemps 1594, les clés de la ville reconquise.
A la demande de Louis XIV, Vauban entreprit d'importants travaux à Concarneau. II construisit des plates-formes pour l'artillerie, y aménagea des tours et ajouta à la pointe ouest de 1 île un «château» qui depuis plus de trois siècles surveille l'entrée de la «Ville Close».
Concarneau a su s'adapter à toutes les techniques de la mer. Sans abandonner la pêche à la sardine, la ville est devenue le premier port thonier de France. En 1939, son port se classait au neuvième rang; il occupe actuellement la troisième place. Sa flotte n'a cessé de se moderniser. Aux lentes «pinasses» couvertes de filets bleus ont succédé les «dundees» élégants et rapides et les puissants chalutiers. Les installations à terre comptent parmi les plus rationnelles réalisées en ce domaine et l'organisation du marché aux poissons est un modèle du genre.
Les touristes qui s'émerveillent devant les échauguettes, les créneaux et le chemin de ronde des remparts de la «Ville Close», qui s'ébattent sur les plages des Sables-Blancs, ou qui accourent en rangs pressés pour assister à la célèbre fête des Filets Bleus, doivent aussi savoir que Concarneau est une ville savante, fière de posséder avec son « laboratoire de zoologie et de physiologie maritimes», une dépendance du prestigieux Collège de France.