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Festival
des Filets Bleus
L'envers du décor, ou coté coulisse
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Amis
visiteurs, sachez profiter des bons moments que vous réserve
la Bretagne
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La dernière
matinée du Festival des Filets Bleus constitue l'événement
le plus attendu par nombre de Concarnois et de visiteurs : le
défilé ! Mais avant que la parade ne parcoure les artères de la
Ville Bleue, de nombreuses réunions de mise au point auront été
nécessaires pour que celui-ci prenne une forme ordonnée.
Tout
commence dès l'été précédent, nous sommes quelques uns à fréquenter les fêtes afin de repérer quels groupes inviter l'année
suivante. Priorité à la qualité et aux groupes qui n'ont jamais
foulé le pavé concarnois sans oublier les " valeurs sûres " ou
les modes vestimentaires incontournables que certains fidèles
nous reprocheraient d'avoir oublié. En janvier, il nous faut contacter
les permanents des confédérations, ce sont eux qui se chargeront
de proposer les contrats aux groupes que nous souhaiterions voir
présents aux Filets Bleus.
En Bretagne, une grande majorité de groupes adhèrent à l'une des
trois confédérations : Bodadeg Ar Sonerien (la B.A.S.) pour les
musiciens, Kendalc'h ou War'l Leur pour les danseurs.
Commence alors l'attente, nous souhaitions tel groupe, mais ils
ont décider d'un voyage à l'étranger à la même période. Qu'importe
! A nous d'envisager la venue d'un autre cercle ou d'un autre
bagad tout en restant dans notre programmation.
Un
double objectif pour nous organisateurs : que les spectateurs
soient ravis et repartent la tête pleine de souvenirs à faire
partager et gardent l'envie de revenir une autre fois. D'autre
part, nous émettons le souhait que les membres des groupes présents
aient pu réaliser leurs prestations dans les conditions les meilleures
et qu'eux aussi souhaitent revenir. Le bonheur de les voir s'attarder
le soir constitue pour nous une satisfaction. Pour beaucoup d'entre
eux, c'est la dernière grande sortie de la saison estivale, l'occasion
de rentrer plus tard que les autres dimanches. Il faut connaître
le lieu des réjouissances annexes, il est réservé aux initiés
; le parking des cars à l'issue du feu d'artifice réserve de beaux
moments de joie et d'émotion. C'est l'heure des au revoir. Les
apéritifs ou les godailles de sardines après minuit ont un côté
" folklorique " indéniable qui peuvent entraîner des lendemains
matins difficiles emprunts de douleurs capillaires aigues !
En
parallèle du travail du comité, les groupes présents auront, eux
aussi, préparer l'événement durant toute l'hiver.
Les " petites mains " des couturières souvent bénévoles et des
brodeurs auront œuvré de longues heures. Certains auront écumé
les magasins de tissus et les merceries n'hésitant pas à aller
à Paris Montmartre afin de profiter d'un plus large choix. La
garde-robe sera plus étoffée pour les prestations mais surtout
adaptée à la morphologie de la génération actuelle.
Les penn-soner, les professeurs de musique traditionnelle, les
moniteurs de danse et les chorégraphes auront démultiplié les
heures de répétition et de stages pour vous présenter un travail
de qualité. Il ne suffit pas de monter dans le car pour venir
à la fête, il faut d'abord travailler même si la musique ou la
danse constituent un loisir. L'époque est révolue où les danseurs
se contentaient de tourner le dos aux spectateurs sur scène tout
comme celle des musiciens qui invitaient à s'éloigner en se bouchant
les oreilles plutôt qu'à s'attarder pour goûter les accords mélodieux
de leurs instruments.
Le pas de danse reste fidèle à la tradition,
mais la mise en scène et la chorégraphie inventive rendent les
prestations fort belles. La danse dans sa forme la plus traditionnelle
s'exprime lors des festoù-noz ou des concours de terroir. Les
confédérations ont des exigences vis-à-vis des groupes présents
aujourd'hui. Pour les sonneurs affiliés à la Bodadeg Ar Sonerien
(B.A.S.), tout commence par les concours de printemps et
se termine pour les plus jeunes formations à Carhaix lors du Festival
des Vieilles Charrues et pour les autres à Lorient à l'occasion
du Festival Interceltique où se déroule chaque année le Championnat
National des bagadoù. Les danseurs de la confédération Kendalc'h se présentent à des concours départementaux où ils sont classés
en catégories ; les groupes de premières catégorie se retrouvant
à la Saint-Loup de Guingamp pour décrocher le titre de Champion
de Bretagne. La confédération War'l Leur a opté pour un
système d'évaluation différent de celui des concours. Une commission
technique est présente pendant les festivals de l'été et juge
les groupes en situation réelle de sortie. A l'issue de cette
évaluation, les groupes peuvent être maintenus, rétrogradés ou
promus. La confédération War'l Leur décerne également un titre
de Champion de Bretagne au meilleur de ses groupes. La mise en
catégorie détermine les cachets auxquels peut prétendre chaque
groupe. Cette journée du dimanche a un coût réel fort élevé :
aux cachets s'ajoutent les frais de transport et l'hébergement.
C'est au prix de tout ce travail en amont que la qualité
de votre journée est assurée.
A l'heure où certains esprits chagrins
refusent d'acquitter un droit d'entrée et mettent en péril ce
type de manifestations dans d'autres villes, il est bon de rappeler
tout ceci. Les guérites d'octroi ont certes disparu à l'entrée
des villes, mais les barrières qui les remplacent le temps d'une
journée sont indispensables pour maintenir ces rassemblements.
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"En tout cas, amis visiteurs,
Sachez profiter des beaux moments
que vous réserve la Bretagne en habits de fête
Et, qui, aujourd'hui vous dévoilent ses trésors et ses ors".
Claude Palabre
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