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MATELOT DE CONCARNEAU



Les matelots de Concarneau, ceux-là même pour qui furent fondés les Filets Bleus en 1905, attendaient leur histoire


Arrivée de la sardine au port de La Croix

On avait beaucoup écrit ces derniers temps sur la vie paysanne, sur la lente évolution du monde rural. Des anciens pêcheurs de sardines, de leur vie, de leur travail, que savait-on encore ? Peut de choses et rien de précis.


Sardiniers au Passage

Deux Concarnois, descendants directs de ces « Patrons de Barque », Michel Guéguen et Louis-Pierre Le Maître, se sont mis patiemment en recherche, interrogeant les anciens, glanant les archives, fouillant les journaux d’une centaine d’années et cette année 1979 leur livre est paru, « Matelots de Concarneau », un fort volume de 450 pages orné de cartes, de plans, de croquis et de nombreuses photographies, pour la plus part inédites. Cette œuvre de Concarnois a d’ailleurs été entièrement créée à Concarneau puisque réalisée sur les presses d’une imprimerie locale.

Flottilles de sadinies

Ces « Matelots de Concarneau » sont l’histoire du peuple de la mer et d’une ville depuis les années 1800 jusqu’à l’aube de la première guerre mondiale. On y voit les barques sardinières mouillant leurs filets dans la baie, craignant sans cesse une incursion anglaise ; on redécouvre le système de la presse, cet ancêtre de la conserve qui fut longtemps la seule industrie des côtes bretonnes. Le marin apparaît, seul, face au grand problème de l’heure : le poisson qui disparaît, la rogue qui enchérit à cause du Blocus ou des spéculateurs, la menace de famine, les levées sur les vaisseaux de l’Etat. Et puis, soudain, vers 1850, tout change. Les premières conserveries, les « friteries », s’installent, se développent. La  ville s’agrandit, attire les populations des campagnes environnantes. Concarneau aura des halles, une gare, une criée. Prospérité sans doute éphémère, liée au caprice de la sardine.


Barque pleine de sardines

En 1890 le vent tourne. Premières grèves, premières manifestations, premiers syndicats, débuts d’émeutes. des temps plus durs s’annoncent où les marins eux-mêmes sont souvent divisés. Et un beau jour d’été 1914 chacun se retrouve pris dans une guerre que personne, au fond, ne comprend. Le vent a tourné, la tempête s’annonce…

Travail à bord

Salués par l’ensemble de la presse
comme une « fresque vivante et authentique »,
sans concession de part et d’autre,

Ces « Matelots de Concarneau » permettent aujourd’hui de jeter
« un regard autre, plus profond » sur ces marins,
sur « cette mer sans cesse nouvelle ».

Marins sur la digue