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Le beffroi de Concarneau,
un centenaire qui défie le temps

Le Beffroi


Beaucoup le considèrent comme le symbole de Concarneau
 : le beffroi de l'entrée de la Ville Close , avec son horloge, en est sans doute l'élément le plus célèbre, photographié à l'envie. Son centenaire a été célébré au mois d'août 2006. C'est que beaucoup ont oublié qu'il n'avait qu'un siècle…

C'est toujours comme cela, avec les lieux ou les éléments centraux d'une ville : on a l'impression qu'ils ont toujours été là. Le beffroi de la Ville Close n'échappe pas à cette règle : complètement fondu aux fortifications, il est difficile d'imaginer qu'il a été construit des siècles après. Et pourtant, sa rapide construction s'est achevée fin août-début septembre 1906. Il fallait faire vite. Le temps est d'ailleurs un élément central de son histoire…

mécanisme C'est à l'occasion des guerres de la ligne que Concarneau se dote d'une première horloge publique. Cette année 1590 donc, le gouverneur de Concarneau décide de mener une expédition contre les Huguenots de Pont L'Abbé et, à titre de butin, il fait ramener en Ville Close l'horloge de la capitale bigoudène. Ce bien usurpé deviendra pendant longtemps la cause de nombreuses dépenses supplémentaires pour le maigre budget municipal.

Deux siècles plus tard, nouveau larcin ! Depuis longtemps la vieille pendule a rendu l'âme. Le Comité révolutionnaire concarnois, désireux de montrer son zèle républicain, envoie une patrouille du côté de Locmaria-an-Hent, en Saint-Yvi pour rapporter l'horloge du clocher jugée plus utile au prestige de Concarneau qu'aux paroissiens de cette campagne perdue. Le trophée est hissée sur la chapelle du Rosaire en Ville Close et y restera jusqu'en 1824. Quelques années plus tard, le clocher qui menaçait ruine est abattu et la ville achète une pendule toute neuve que l'on installe provisoirement sur la tour du Gouverneur. En 1883, agrémentée de cloches, elle servira d'ornement au fronton des nouvelles halles et sera ainsi visible de tous. Entre-temps, en 1853, les remparts de la Ville Close se sont d'ailleurs garnis d'une horloge au mécanisme infaillible…par beau temps : un cadran solaire !

Fierté de Concarneau

Ca râle pas mal, en 1904, dans le centre-ville. L'horloge qui se trouvait au-dessus des Halles ne fonctionne plus. Impossible de la réparer : les Concarnois, habitués à cette indication de plus en plus précieuse dans leur vie quotidienne, en veulent une autre, et vite. Maire depuis l'année précédente, Samuel Billette de Villeroche entend ces doléances et décide de faire ériger un beffroi (ou campanile) à l'entrée de la Ville Close , avec une horloge visible de tous les cotés.

Une construction qui remplacerait l'ancien poste de guet, duquel les gardes pouvaient surveiller, notamment, l'accès à la Ville Close et une partie des quais. L'idée séduit le plus grand nombre, au conseil municipal, comme parmi les habitants. Encore faut-il obtenir les autorisations et l'argent nécessaires. L'enceinte est classée monument historique depuis 1899 : il faut que la commission donne son accord. C'est chose faite en juillet 1905. Quant au problème financier, il est résolu par un emprunt au Crédit foncier de France, pour une somme de 10 000 francs de l'époque (soit plus de 30 000 €).

mécanismeSur des plans de l'architecte en chef des monuments historiques, Léon Vincent, les travaux débutent semble t-il, en avril. Le 30 mars, en effet, le conseiller général et entrepreneur de travaux publics, Gustave Bonduelle, connu pour ses nombreuses réalisations à Concarneau, a emporté le marché du campanile, par adjudication. L' horloge monumentale est quant à elle l'œuvre d'un artisan parisien, un certain Borrel. Il conçoit les trois cadrans en verre double blanc, qui rend impossible l'éclairage nocturne, l'une des recommandations de la mairie. Borrel fournit aussi la girouette qui domine le beffroi. Après son inauguration, dont la date n'est pas précisément connue, l'édifice attirera rapidement tous les regards, des Concarnois comme des gens de passage.

Et ils y tiennent à leur beffroi, les Concarnois ! Pour preuve, cette inquiétude qui plane sur la ville lorsque, par hasard, les aiguilles s'arrêtent ou cette colère quand, il y a quelques années, un architecte des Monuments Historiques envisage de " remettre le poste de guet dans son état primitif ". Supprimer le beffroi ? Les fusils sortiraient des greniers ! Heureusement, l'idée n'est plus à l'ordre du jour et les horloges jumelles de la Ville Close et des Halles continueront encore longtemps de sonner à l'unisson.

De par sa position à l'entrée de la Ville Close ,
le beffroi figure sur la plupart des photos représentant la ville.

Star au bout d'un siècle ? Son avenir est prometteur.


vue d'ensemble

En quelle année, la Fête des Filets Bleus,
s'est-elle déroulée la dernière fois en Ville Close ?


filetsbleus@wanadoo.fr