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UN PEU D'HISTOIRE ...

Conkerneau ou Conquerneau, forme française du mot, aurait été fondé en l'an 192 dans l'île de Kung ou Cong, conquise sur les Pictes, barbares Saxons, par Urbon, cousin du Chef breton Grallon, comte de Cornouaille. Conk ou Conq signifie grande coquille ou conque et, par extension port. Kerneau veut dire Cornouaille. Conkerneau peut donc se traduire : Port de Cornouaille.
L'îlot de Conquerneau, la Ville-Close actuelle, est de forme ovale, mais d'un ovale très irrégulier. A l'ouest de l'îlot, relié autrefois à la terre ferme par un double pont-levis prenant appui sur un rocher et sur la chaussée, se trouvait le faubourg de Sainte-Croix et la route de Sant-Kerenbin (Quimper-Corentin), actuellement la vieille route de Quimper.
A l'Est, un canal séparait et sépare encore l'îlot du rivage de Lanriec et de la route de Kenberlin (Quimperlé). Ce canal n'est jamais à sec et un bac a toujours établi la communication avec Lanriec, d'où le nom de " Passage ".
Au Nord, l'îlot faisait et fait encore face à la pointe de Lain et au Sud au chenal de sortie vers la haute mer. Le port était formé, de ce côté sud, par une jetée attachée à la pointe Ouest et était ouvert à la pointe Est, du côté du canal. Le port n'asséchait jamais. Cette jetée a aujourd'hui disparu. De la pointe du faubourg Sainte-Croix au canal de l'Est, en passant le long de la face Nord, tous les fonds étaient à sec à marée basse. Le mur d'enceinte comptait neuf tours d'importances diverses et trois portes : la Porte principale à l'Ouest, face au faubourg ; la seconde à l'Est, dite Porte du Passage et la troisième au Nord, dite Porte aux Vins, qui existent encore.
Le côté Ouest étant le plus exposé surtout à marée basse, comportait une demi-lune entre deux grosses tours. Le rocher, entre les deux ponts, portait un ravelin (petite demi-lune). Ces ouvrages subsistent. Du côté Ouest, existait une chapelle : Notre-Dame de Portal, appelée du Rosaire au XVIIème siècle et située sur l'emplacement de la caserne Hervo, aujourd'hui occupée par la Coopérative des Patrons-pêcheurs.
Vers l'Est se trouvait l'Eglise Saint-Guénolé, actuellement l'hôpital, reconstruite au XIIIème siècle, et la chapelle de la Trinité, chapelle de l'Hospice, qui existe encore, transformée en maison d'habitation. Une rue reliait la Porte aux Vins à la Grand-Rue ; elle se prolongeait jusqu'au rempart Sud et jusqu'au port, vers le Petit-Château.
Certains font remonter la construction de la première enceinte à I.300. Cette enceinte initiale ayant fort souffert en I.373, lors du siège de la ville par Duguesclin qui, après trois attaques, passa au fil de l'épée tous les anglais qui l'occupaient, aurait été remplacée par ordre de la Reine Anne. Au Xième siècle la paroisse de Beuzec comprenait l'îlot de Conq et comme, dans l'Evéché de Cornouaille, il existait trois agglomérations portant le nom de Beuzec, on ajouta un deuxième nom à celui de Beuzec et Beuzec, paroisse de Conq, devint Beuzec-Conq.
Au XIIème siècle, la défense ordinaire des villes comportait un château ou une tour, des fossés profonds avec retranchements. Or, aujourd'hui encore la partie la plus élevée de la Ville Close porte le nom de " Petit Château ", appellation qui semble justifier la réalité de ces premières enceintes murales. Au XIIIème siècle, Conq est " Ville et Forteresse " sur mer. Au Xvème siècle, pendant sa première moitié, beaucoup d'habitants de Conq ne se sentant plus en sûreté derrière les murs qui protégèrent leurs pères, quittèrent la ville. Les victoires de Formigny en 1450 et de Castillon en 1453, sur les Anglais, avaient délivré la France de l'envahisseur mais aucun traité n'était encore signé et la guerre continuait sur mer. D'autre part, l'artillerie avait fait son apparition sur les champs de bataille. Il fallait donc transformer les fortifications.
De 1451 à 1477 les fortifications de Conquerneau furent renforcées en même temps que celles de Quimper et de nombreux habitants rejoignirent leur ville. Des milices furent organisées. Au XVIème siècle le faubourg, à l'Ouest de l'îlot de Conq, commence à se développer et l'on y voit deux quartiers nommés Pénéroff et l'Aire-Evêque, mais Conq demeure la Ville-Close, ceinte de murailles et située en mer qui l'environne, et veille comme une sentinelle avancée.


Au XVIIème siècle, Vauban ordonna différents travaux destinés à perfectionner le système de défense. Ces travaux, furent terminés le 7 juin 1694. La demi-lune de la Porte Ouest, le ravelin du rocher, les défense de la Porte du Passage, le rempart le long du rivage au Sud du faubourg Sainte-Croix furent l'œuvre de Vauban. Ces travaux furent consacrés en donnant à la Grand-Rue le nom de Vauban qu'elle porte encore aujourd'hui. Conq devint le chef-lieu judiciaire des trois Seigneuries ducales contiguës de Conq, Fouesnant, Rosporden. La seigneurie de Concarneau comprenait les paroisses de Beuzec-Conq, Concarneau, Lanriec et Trégunc, c'est-à-dire les quatre communes formant le canton actuel de Concarneau. Au XVIIIème siècle, les Anglais prirent terre sur plusieurs points de la Cornouaille, en 1704 et 1746, et essayèrent vainement de prendre Lorient. Concarneau ne fut pas attaquée. En 1760, de Concarneau on entendait les canons anglais tonner contre Belle-Ile-En-Mer. En 1782 disparaît le dernier gouvernement militaire de Concarneau.
L'archipel des Glénan dépendait administrativement de Concarneau et, en temps de guerre, il était occupé militairement. Au XIXème siècle, le 26 août 1806, le port de Concarneau donna asile à un vaisseau de 86 canons, le "Vétéran", commandé par Jérôme Bonaparte. Poursuivi par une flotte anglaise, le Vétéran, conduit par un marin de Concarneau à travers les écueils de la baie, fut mis à l'abri sous les murs de la ville.
Les fortifications furent classés parmi les monuments historiques.
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