Quand
on longe la côte et que, dans la même journée,
on peut passer des belles guimpes de Pont-Aven cambrées
comme des ailes, aux couronnes de Concarneau bleues, roses,
rouges, comme les reflets des thoniers dans les bassins, aux
blanches collerettes à l'orée des bois de Bénodet,
aux splendides cuirasses des filles bigoudènes besognant
du crochet sur la cale de Loctudy ; lorsque poursuivant ce périple,
on arrive le lendemain à Audierne, chez les sévères
Capistes au corsages de bure épinglée, on se sent
vraiment voyager ...
Et quel régal des yeux presque toujours. Dans ces familles
humaines, le vêtement, comme celui, encore, des tribus
d'oiseaux, s'achève en parure. D'un mouvement presque
aussi naturel, organique, il a tendu vers l'ornement, la couleur,
le style, et le plus humble y trouve sa dignité. Vraiment
c'est une tenue qui oblige à se tenir.