Dans
la diversité des coiffes qui égaient le grand défilé
du matin, trois coiffes, trois parures sont misent à
l’honneur : ce sont celles de la Reine et de ses demoiselles d’honneur.
Les costumes que portent la Reine des Filets Bleus et ses demoiselles
d’honneur, sont des répliques de ceux portés par les
concarnoises, à la fin du 19ème, début
du 20ème siècle.
La Reine porte le grand
costume de fête que les femmes de Concarneau portaient pour
les mariages jusque vers les années 30. Cette « parure
» est le résultat d’une longue évolution amorcée
sous le Second Empire à une époque où déjà
les premières usines apportaientune certaine aisance dans la
ville et poussaient les concarnoise à abandonner leur vieux
costume, assez proche de la tenue paysanne de Beuzec ou de Lanriec,
pour se mettre « à la mode de la ville ». La longue
robe blanche (elle pouvait tout aussi bien être bleue, couleur
« olive » ou « violine ») ainsi que le châle
pointu remonte donc à l’époque de Napoléon III.
La coiffe par contre, couramment appelé « Cornette»
est la partie la plus ancienne de la parure. On en trouve mention
dans les inventaires du XVIIIème siècle mais elle n’a
atteint sa forme définitive qu’un siècle plus tard.
Deux
demoiselles d’honneur portent simplement le costume des filles d’usines
de Concarneau dans la première moitié du XXème
siècle. Les deux premières ont la coiffe ordinaire de
Concarneau, une coiffe qu’on appelle « d’Artisane » et
non pas « Penn sardin » , ce dernier terme étant
plutôt Douarneniste, et qui est un simple bonnet de coton filé,
à fond brodé orné d’un ruban dont la position
permet de savoir à quel port appartient la femme qui le porte.
Cette coiffe « d’Artisane » a la particularité
de ne pas être attaché à une ville ou à
une région mais d’être le signe distinctif des femmes
de marins Cornouaillais puisqu’on la retrouve aussi bien à Concarneau,
qu’à l’île Tudy, Audierne, Douarnenez, Crozon ou Camaret.
Il semblerait que ce soit sa simplicité qui l’a fait se généraliser
chez ces femmes habituées à travailler dans les conserveries
de poisson. La jupe longue de coton, ainsi que le chemisier blanc
ou noir, étaient protégés par un tablier blanc.
Des sabots vernis, de couleur orangée ou noire, complétaient
ce seyant costume.
Les
deux autres demoiselles d’honneur ont la tenue des ouvrières
originaires de la campagne environnante, que ce soit Beuzec, Lanriec
ou Trégunc. Le col tuyauté et la coiffe aux grandes
ailes procèdent aussi d’une lente évolution qui s’est
figée aux alentours de la seconde guerre mondiale. Les ailes,
rabaissées au siècle dernier, avaient peu à peu
diminué dans les deux premières décades de ce
siècle pour reprendre ensuite de l’ampleur, créant ainsi
assurément une de plus belles coiffe de Bretagne.
Les
jours de fête, mariages et pardons, les concarnoises portaient
le costume de « Cornette » qui devait son nom à la coiffe qui en faisait partie, constituée d’un cornet de
dentelle. Ce costume aux couleurs chatoyantes se composait d’une longue
jupe de satin broché, du corselet assorti, garni d’un jabot
de dentelle, et du long châle de dentelle ou de cachemire rapporté
d’Orient par les marins.