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CONCARNEAU
LE
COSTUME
PAYSAN
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Concarneau
a la particularité de posséder deux costumes :
l’un d’artisane, l’autre de paysanne. Ce dernier appartient
à la mode de Rosporden, centre de cette mode injustement appelée
« giz Fouenn » (ou guize fouesnantaise).
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Elle
est sans aucun doute la plus connue des coiffes bretonnes. Cette
mode comporte environ 33 communes. Elle s’étend de Bénodet aux
portes de Quimper, d’Elliant à Quimperlé, et est bordé par l’océan.
Malgré une multitude de petits détails qui permettent de différencier
les communes entre elles, la mode de Rosporden garde une certaine
unité , dont la principale caractéristique est la grande coiffe
aux ailes relevées et à la grande collerette amidonnée et plissée.
La ville de Concarneau se compose, à l’origine, du centre ville
(Ville Close) et des quelques rues environnantes.
Mais le temps
passant, les faubourgs de Concarneau s’étendirent vers
Beuzec Conq, d’un coté, et de l’autre vers Lanriec.
Ces
deux petites communes portaient le costume paysan de la mode
de Rosporden, contrairement au centre de Concarneau où l’on
trouvait le costume d’artisane et de marin. Puis, Concarneau
engloba les deux communes.
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Le costume de travail a lui aussi subit des transformations. Dans
les années 1880, les
jupes étaient de grosses toiles de couleur, souvent portées avec
des chemises de lin ou même de chanvre. Les femmes portaient leur
coiffe complète et leur collerette. Les superbes tableaux de Deyrolle,
Hirschfeld, Simmons, ou Granchy Taylor, nous donnent tous les
détails de couleurs sur ces costumes.
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Dans les années1900, le costume devint noir aussi pour
le travail. En fait, il est identique à celui de fête,
mais taillé dans des tissus de coton. Pour travailler, il n’y
a pas de règles strictes : certaines photos anciennes,
ou certains tableaux, comme
celui de Deyrolle, nous montrent des femmes portant la grande collerette empesée
et la grande coiffe ; alors que d’autres ne portent que
la chemise de toile, sans collerette, avec une coiffe où les
mentonnières ne sont pas montées. Il en sera d’ailleurs de même
jusqu'à la disparition du costume.
Dans les années 1935-1950, les femmes qui travaillaient dans
les conserveries de poissons, simplifièrent leur costume :
elles portaient des jupes et de simples chemisiers « de
ville », en cotonnade noire. Leur tablier, contrairement
à celui du dimanche, avait une grande piécette, et des poches.
Celles qui avaient adopté ce type de costume portaient toujours
la coiffe, mais avaient abandonné le col. La coiffe ne se composait
alors que d’un bonnet entouré d’un ruban de satin, souvent noir,
quelques fois de couleur, et des deux mentonnières.
Les ailes de la coiffe ne servaient plus que pour les
jours de fête, où ces femmes remettaient alors leur costume de velours. Ce type de costume n’a pas été
adopté par les femmes de la campagne.
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Pendant
des années, le costume d’homme n’a pas évolué, seules les
couleurs ont changé.
Tous les hommes portaient des pantalons bouffants appelés « braies ».
Ces pantalons étaient communs à une grande partie de la France.
En Bretagne, comme pour le reste du costume, on a gardé cette
mode plus longtemps, en l’adaptant. Ces braies s’appelaient
chez nous: le « bragou bras » . Le bragou
bras est large et bouffant, s’arrêtant au genou.
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Ces
bragou étaient toujours portés avec des guêtres de laine noire.
Les hommes portaient également une ceinture de laine de couleur,
ou une grosse ceinture
de cuir ornée d’un fermoir de cuivre travaillé, appelée « gouriz ».
Mais cette gouriz n’a pas été très utilisée par les concarnois.
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Le
costume était porté avec une
chemise de lin. On ajoutait sur cette tenue un gilet
et une veste : le « corchupen » , gilet sans
manche, croisé et fermé sur la poitrine ;
et une veste avec des manches, ouverte sur le devant,
sans bouton, appelé « chupen ».
Le chapeau noir se portait sur des cheveux longs. Il était agrémenté d’une boucle et d’un ruban de velours, tombant
sur les épaules
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Ce
costume restera très coloré jusqu’aux années 1870, comme on
le sait par les descriptions d’inventaires de notaires.
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A partir de 1870 , la mode est au « chupen » rouge
avec « corchupen »
noir. Nous avons un tableau appartement à la paroisse
de Concarneau qui représente les paysans de Beuzec.
Plusieurs autres tableaux de Deyrolles,
Guillou et d’autres peintres, montrent
aussi ces couleurs. Quelques uns de ces gilets de couleurs
seront portés encore au début du siècle.
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Puis, dans les années 1900, le costume devient tout noir, chupen,
et corchupen. Il s’allège aussi, on supprime le gilet sans manche,
ouvert, ne gardant que le chupen et le corchupen. Le bragou est
lui aussi abandonné au profit du pantalon
droit de ville .On supprime les rubans du chapeau, ne
gardant que le ruban de velours autour de la coiffe avec une
boucle d’argent plus importante.
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On reconnaissait un paysan de Concarneau aux empiècements de
velours qui garnissaient le gilet et surtout la veste. En effet
chaque paroisse avait sa particularité.
A Beuzec et Lanriec,
il y a une bande de velours descendant dans le dos, flanquée
dans le bas de deux carrés eux aussi en velours. Sur le devant, des bandes de velours bordent
la veste de chaque côté.
Le gilet, quand à lui, est recouvert dans sa partie haute,
de velours, et il est orné de deux rangées de boutons de jais.
La hauteur du velours permettait de connaître le rang social.
Avant 1900, ce corchupen était brodé.
Les
hommes ont porté ce costume jusque dans les années 1930.Le
port du costume a totalement disparu dans les années 1940.
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Semblable
au costume de tous les enfants de Cornouaille, il se compose
d’une robe et d’un grand tablier à corps, d’une grande collerette,
et d’un bonnet.
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Pour le
baptême, l’enfant portait une robe de tulle brodé, assortie
d’un petit bonnet. Plus tard, il revêtait un costume en broderie
anglaise blanche pour les grandes cérémonies. Vers ses 3-4
ans, il changeait de tenue et adoptait la robe bleue, ou noire,
avec un tablier de couleur, et un bonnet assorti
perlé. On reconnaissait les petites filles des petits
garçons (ils portaient des costumes semblables jusqu’à 6 ans
environ) grâce à leur bonnet : celui-ci avait deux grands
pans tout perlés pour les petites filles, ou garni de deux
petits pompons métalliques pour les petits garçons. A cet
âge, la petite fille « prenait la coiffe » et ainsi
portait le costume semblable à celui de sa mère ; quand
au petit garçon, il portait le même costume que son père.
Les
sillons de Beuzec : L.P. Le Maitre - Le
costume Breton : R. Y. Creston
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Etude
de Armelle Griffon.
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