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Introduction au spectacle


ou

L'extraordinaire jeunesse d'une tradition


Il est étonnant de voir le succès que connaissent aujourd'hui les assemblées de danses bretonnes désignées sous le nom de Festoù-noz ou Bals bretons. Tout au long de l'année, aux quatre coins de Bretagne, les fins de semaine sont marquées par de telles rencontres festives où les jeunes et les moins jeunes se réunissent pour pratiquer les danses populaires traditionnelles bretonnes.

Ces réunions sont uniques dans tout l'hexagone, et même dans toute l'Europe occidentale hormis l'Ecosse et l'Irlande. Ce succès tient en grande partie au caractère des danses qui sont des danses collectives, et à l'extrême diversité du répertoire.

On en trouve en effet en Bretagne qui se pratiquent seules, comme la danse pour éloigner les loups, des danses en chaîne comme dans la Montagne, des danses en rond comme dans le Vannetais, des danses à figures en Cornouaille et en Haute-Bretagne, des danses à thèmes comme la dérobée de Guingamp.

 

Un fest-noz (le pluriel breton est festoù-noz, mais les sœurs Goadec disaient festnozoù, et le français peut dire aussi des fest-noz) est une fête traditionnelle (essentiellement un bal) en Bretagne. De nombreux festoù-noz ont lieu en dehors de la Bretagne, faisant vivre la culture bretonne au delà du territoire breton.

Autrefois, nombre de ses danses avaient pour finalité officielle de tasser la terre avec des sabots de bois afin de réaliser un sol de terre battue pour une maison, ou une aire à battre, pour y battre par la suite le blé au fléau (un coup de fléau se dit ar c'hwistad ar freihl) (les danses de l' « aire neuve » / Dans al leur nevez ), d'où la présence de figures incluant des battements de pied. On réunissait ses voisins et amis pour accélérer le travail.

L'Église proscrivait alors les danses « kof-a-kof » (ventre à ventre, c'est-à-dire les danses en couples). Ces fêtes étaient l'occasion pour les jeunes de se rencontrer et de s'évaluer, sur le plan social, grâce aux habits, et celui de la résistance à la fatigue, une même danse durant parfois très longtemps avec des pas complexes et rapides demandant effort et technique.


Au tout début des années soixante-dix - soit vingt ans après sa résurrection grâce à la détermination d'une poignée de passionnés réunis autour de Loeiz Roparz à Poullaouen - le Fest-noz, comme son pendant diurne, le Fest-Deiz, prenait de l'ampleur en plein revival de la musique bretonne et celtique.Il fallait en être, pour le plaisir bien sûr, mais aussi par militantisme, ne serait ce que pour affirmer son attachement à la culture et à l'histoire de la Bretagne et à son identité.

Identité, le maître mot, il est vrai qu'il n'avait pas la même valeur pour tous, et certains s'attachaient surtout à les contrôler, les identités, au début et à la fin de la fête de nuit. Les modes passent, dit-on, et près de cinquante ans après sa renaissance, le Fest-noz est toujours là, plus couru, plus vivant, plus jeune que jamais, on ne compte plus ceux qui l'animent, groupes, sonneurs et chanteurs, pas plus que ceux qui y participent, enchaînant avec plaisir gavotte et an dro, kas a barh, plinn et laridé.





Miroir vivant d'une identité qui s'affirme

le Fest-noz a conquis la ville

et on ne lui demande plus ses papiers . . .


Ici la transe est sans artifice !