SommaireBienvenue | Concarneau Groupes Programmation | ReinesRétrospectives | Passé


 
 

Les jeux des bretons




"C'hoarioù Breizh"



Les jeux de tous temps ont passionné les humains



Les jeux traditionnels bretons connaissent actuellement une nouvelle vigueur : ceux qui semblaient à tout jamais disparus renaissent au gré des fêtes et associations. Si les jeux se pratiquent depuis des siècles, les règles ont évoluées selon les régions et les ans.


"Le Bazh-Yod" - Le "Bazh-yod" (bâton à bouillie) était un jeu de veillée et de pardon. Ce jeu très ancien reste très populaire en Bretagne, en Espagne ou en Sibérie. Il se joue entre deux joueurs ; chacun s'assied face à l'autre et appuie ses pieds sur une planche ou un banc renversé qui les sépare et qui est fixé au sol. Le bâton (qui mesure normalement 50 cm de long et 4 cm de diamètre) est tenu à bout de bras et chaque joueur tire de son mieux pour attirer l'adversaire à lui ou lui faire lâcher prise.

La tradition accrédite l'origine de ce jeu aux disputes entres enfants d'une même famille lorsque l'on cuisait la bouillie de froment ou de blé noir. Chacun voulait lécher le bâton qui avait servi à remuer la pâte dans le chaudron. Les enfants se l'arrachaient donc des mains.

Déroulement - Cette épreuve nécessite une bonne poigne, de la résistance et des lombaires bien solides. Opposer 2 personnes de même poids environ. Position de départ, pour chaque concurrent : les 2 mains sur le bâton, les 2 pieds sur la planche, assis à terre. Au signal, chaque adversaire tire le bâton vers lui. Le gagnant est celui qui tire vers lui l'autre ou qui l'oblige à lâcher prise. Tirer toujours le bâton parallèlement à la planche. Interdit de tirer les bras de façon inégale : les 2 bras tirent en même temps pour que le bâton reste parallèle à la planche.



Le lancer de la botte de paille - Le breton est un homme de défi.

C'est pourquoi ce jeu, comme bien d'autres, tire son origine du défi que se lançaient les paysans au cours des durs travaux de la moisson.

C'est évidemment un geste de travail qui se pratiquaient lorsqu'on chargeait une charrette ou lorsqu'on construisait les meules. Ici la botte fait donc l'objet d'un lancer en hauteur.

Les moissonneurs pouvaient autrefois jouer à projeter une gerbe (Ar voutelenn) par dessus le toit d'une grange, les petites bottes de paille réalisées par les anciennes botteleuses permettaient encore ce type de prouesse, mais l'arrivée des grandes bottes à manipuler mécaniquement à relégué ce jeu caractéristique des moissons aux seules fêtes.

La gerbe n'est parfois plus qu'un vieux sac d'engrais bourré de paille, (il doit règlementairement peser 7,25 Kg) et la grange, un simple portique dont on peut règler la hauteur, mais la fourche reste une bonne fourche et le déroulé du bras, un réel savoir faire. Le recors de Bretagne se situe actuellement autour de 9,30 m.

Le tir à la corde - Le tir à la corde ou lutte à la corde ou souque-à-la-corde est un sport qui oppose deux équipes dans un test de force. Deux équipes de huit personnes, dont le poids total ne doit pas excéder un poids décidé suivant la catégorie, s'alignent à chaque bout d'une corde d'environ 10 centimètres de circonférence. Deux lignes, espacées de huit mètres, sont tracées. Une fois le jeu commencé, chaque équipe essaye de faire dépasser à l'autre sa ligne ou de faire chuter l'adversaire. Ce sport faisait partie des jeux olympiques de 1900 à 1920.

Le tir à la corde (Chech fun) peut trouver son origine chez les marins et les cordiers. Normalement la corde fait 25 m de long et 4 cm de diamètre. On place un témoin au centre et deux bâtons à 3 m de part et d'autre. La partie se déroule en deux manches et, le cas échéant, une belle.



Le lever de l’essieu de charrette ou An ahel karr Un "exercice" de force pure qui tire son origine des défis que se lançaient les paysans venus au bourg faire faire un travail par le charron et qui devaient faire la queue. Car le charron était très sollicité et il y avait du monde à la forge…Quoi de plus simple que de se défier : à qui soulèverait la plus lourde enclume, à qui lèverait le plus possible l’essieu le plus lourd, etc….

Du « divertissement » au «geste sportif », il y a eu un long cheminement qui a conduit à voir apparaître cette « pratique » parmi celles introduites dans la fête plus païenne qui suivait le Pardon (le Adpardon, en général le lendemain du Pardon), et au cours de laquelle on renouait avec les défis anciens, sous une forme plus normée et plus « clochemerlesque ».

Dans le Trégor existe une modalité particulière : « an ahel karr giz Bro Dreger ». Le lever ne se fait pas à deux bras mais avec un seul : une technique très spéciale qui demande, en plus de la force pure, l’équilibre d’une prise et d’un « jeté » spécifiques. Reste-t-il encore des connaisseurs de cette technique, il faudrait s’en assurer…

Aujourd'hui ce jeu est devenu l'une des disciplines spectaculaires des "Sports Athlétiques Bretons", codifiés par la Fédération Nationale des Sports Athlétiques Bretons (FNSAB). Dans ce cadre, il se pratique avec un essieu de 46,5 à 47,5 Kg qu’il faut lever le plus grand nombre de fois possible dans le temps maximum de 3 minutes.



Lever de la perche - Ce jeu est pratiqué régulièrement de façon « sportive » depuis la fin du 19ème siècle en Bretagne. Auparavant, c’était surtout un jeu de défi entre des porteurs de bannières religieuses lors des processions. Sans doute aussi que les professions de menuisiers et de charpentiers ont adapté une pratique compétitive à un geste quotidien. La perche était levée en étant placée sur le côté du corps, puis vers les années 1970, les pratiquants commencèrent à placer la perche entre les jambes. La longue perche de bois fut alors remplacée par un fort tube d’acier.


Le but du jeu est de lever, à la verticale, un tube d’acier lesté à l’autre extrémité d’un lourd curseur, ceci sans appui au sol pour bloquer la perche. Une fois levée, le concurrent doit maintenir la perche en équilibre, à la verticale, pour montrer qu’il a maîtrisé son essai, sans s’aider des mains au-delà de la zone de saisie. Il n’y a pas de notion de temps, c’est l’arbitre qui détermine si l’essai est validé ou non.