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Gilles
SERVAT
Plus
massif et plus léger à la fois que jamais,
Gilles Servat va littéralement
faire vibrer les remparts de la Ville-Close
le samedi 19 août 2000
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Biographie
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Gilles
Servat, issu d'une famille d'origine nantaise, est l'un
des chanteurs
bretons les plus emblématiques. Il débute sa carrière en 1972,
en véritable militant du combat pour le renouveau de l'identité
bretonne, avant de chanter la musique poétique de Bretagne.
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Il est né le 1er février 1945, à Tarbes. Dès ses premiers mois,
sa famille rejoint Nantes, puis Cholet où il reste jusqu'à l'obtention
de son baccalauréat. En 1969, Gilles Servat découvre l'Ile de
Groix. C'est le coup de foudre. L'année suivante, emporté par
la vague musicale des années soixante-dix, il décide de s'engager
dans la chanson, trouvant ainsi à s'exprimer selon ses envies.
Dès le début des années 70, il fonde le label Kelenn, qui produit
Tri Yann An Naoned. En 1972, il y édite son premier disque,
La Blanche Hermine. Le disque porte le titre d'une chanson,
devenue un hymne en Bretagne. Ce chant pour l'indépendance de
la Bretagne fera de Gilles Servat un auteur engagé. Le disque
dépasse l'or. La même année, il accepte de vendre le catalogue
de Kelenn à Phonogram. Il entre ainsi, avec les Tri Yann et
Alan Stivell, dans le circuit de la grande distribution.
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L'année suivante, il sort l'Hirondelle. Déjà, il mêle à ses
propos violents des chansons poétiques et d'autres sur l'Ile
de Groix, son paradis celtique. Trois ans auparavant, il y avait
rencontré celle qui devint sa femme et la première chanson en
breton qu'il appris fut Me Zo Gannet E Kreiz Ar Mor, de Yann-Ber
Kalloc'h, barde originaire de Groix.
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Il poursuit sa carrière sur des thèmes poétiques et écologiques
concernant la
Bretagne et se produit dans de nombreux festivals et salles
de concert. Entre 1973 et 1975, il participe à trois films,
dont un en rôle principal. En 1984 et 1985, il monte sur les
planches du Théâtre de la Chimère, sous la direction de Michel
Ecoffart, pour deux pièces.
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Puis en 1993, il présente aux Tombées de la Nuit, son spectacle
Le Fleuve, avec une mise en scène d'Alain Mollot, sur une musique
de Jean-Marie Sénia. La musique du disque sorti la même année
est composée, elle, par Michel Devy, qui a déjà signé de nombreux
arrangements des chansons de Gilles Servat.
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Gilles Servat est aussi écrivain, il signe une fascinante épopée
de
science-fiction en cinq volumes, Les Chroniques d'Arcturus,
d'un profond dépaysement. Il est aussi sculpteur (de formation),
dessinateur et graveur (il présenta ses œuvres en 1986, à Morlaix).
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En 1993, Gilles Servat, qui n'avait plus joué avec Dan Ar Braz
depuis 1991 (L'Albatros Fou avec Triskell), participe à l'expérience
de l'Héritage des Celtes, aux côtés de 74 autres musiciens
(dont Yann-Fañch Kemener, Didier Squiban...). Il sera
présent sur les quatre premiers albums de cette nouvelle formation.
Gilles Servat fait donc, à nouveau, son entrée dans le circuit de
la grande distribution, en signant chez Sony Music un nouvel album
: Sur Les Quais de Dublin, ou l'accompagne le Bagad Ronsed-Mor Locoal
Mendon, Ronnie Drew (des Dubliners), Andy Irvine et
Rita Connolly.
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En
1998 est sorti le disque Touche pas à la Blanche Hermine (Sony
Music) en réponse au Front-national qui avait utilisé cet hymne,
au cours de ses réunions.
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Gilles
Servat ne l'avait certainement pas écrit pour le FN et, dans
sa réponse, qui est un manifeste en faveur de la Bretagne, ne
le lui envoie pas dire.
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Gilles
Servat sort un nouvel album le 7 mars intitulé « Ce
que je voudrais »
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Le
chanteur parle de sa création, à travers quelques-uns des titres,
pour le moins opportun… De commerce agréable, comme souvent,
l’artiste en profite pour pousser un solide coup de gueules
à propos de l’affaire Erika.
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« Je
crois que cet album donne l’illustration d’un bon mariage d’instruments
et de sonorités. C’est le premier album de chanson nouvelles
depuis « Sur les quais de Dublin »,
publié en 1996. A part deux chants traditionnels bretons
et un irlandais, je chante mes propres compositions sur
ce disque. Je pense qu’il marque une continuité dans mon travail.
On peut avoir l’impression qu’il a une coloration plus bretonne
qu’irlandaise. Encore qu’une telle distinction n’a pas forcément
de sens.
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Cet
album est tout simplement fait par quelqu’un qui ne vit pas
dans sa tour d’ivoire. Je crois d’ailleurs qu’un artiste ne
peut pas se retirer dans son coin pour créer. On ne peut pas
ne pas être influencé par ce qui se passe autour de nous. Quand
j’ai fait la maquette, c’était très ballade. Puis au fil du
disque, j’ai écrit sur différents événements liés à des choses
qui me tiennent à cœur. Lorsque j’ai écrit « Où nous entraîne
la haine » je quittais la Sicile : le soleil se couchait
sur la mer calme. Pendant ce temps-là, des avions bombardaient
le Kosovo.
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« Ce que je voudrais », la chanson qui a donné son
nom à l’album, s’adresse par exemple au ministre
qui voudrait que la France soit monolingue. Il y a encore
cette chanson sur l’Erika : C’est quelque chose
qui touche les gens. Moi je me sens souillé, humilié… Maintenant,
il s’agit peut-être pas tant de secouer les gens que de faire
passer des idées par l’émotion. Ce n’est pas
l’idéologie qui importe, c’est l’émotionnel.
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J’ai
mis deux bonnes années pour écrire tout ça. J’ai d’abord travaillé
tout seul face à mon ordinateur. Je suis allé à Dublin. Avec
Nicolas Quéméner et le batteur de l’Héritage, nous avons
répété ensemble pendant deux ou trois jours. J’ai gardé ce travail
de base et puis j’ai retravaillé avec des musiciens bretons.
Des gars de chez moi, tels que Dédé Le Meut, le penn
sonneur du bagad de Locoal Mendon . j’ai laissé les professionnels
travailler le mixage de leur côté. Quand j’ai réécouté, j’ai
vraiment été ému ».
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Gilles
Servat, l’ex-indépendantiste des années soixante-dix, défend
aujourd’hui une Bretagne de Cœur. L’homme est doux, tranquille
et à cinquante cinq
ans, ce père de famille cache sous sa gueule d’ours des timidités
d’enfance.
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Qui eut dit que le grand Gilles serait tellement présent aujourd’hui.
Il n’y a pas deux comme lui pour chanter de sa bonne voix chaude
les douceurs de l’île de Groix, les ailes du moulin de Guérande,
les brumes, les rocs et les genêts… Au fond c’est la Bretagne
qui est venue à Servat. Elle l’a attrapé en douceur dans les
filets d’une enfance au Croisic. Et lui, très tôt, délaissant
des études aux Beaux-Arts, l’a bercée de ses premières chansons.
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Breton dans l’âme, et humain jusqu’au bout des ongles, le barde
breton, bourru et convaincu, est devenu un monument incontournable
de notre paysage musical. Porté par une vague celtique, Gilles
Servat prisé par des milliers de familles mettra le feu aux
poudres dans la Ville-Close à Concarneau le samedi 19 août 2000.
Ce rendez-vous populaire sera un élan que les Bretons appellent
la « Celte Attitude » une « Envie d’être ensemble
que ressentent des minorités longtemps excentrées et finalement
sauvées par la culture ». « La tradition est innocente !
Ce sont les discours dont on l’habille qui changent tout ».
« La Bretagne est notre patrie, le reste est géographie ».
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Servat a compris ce que Glenmor lui répétait : « La
Bretagne n’existe que dans le rêve et l’imaginaire, et tant
qu’un Breton rêvera la Bretagne, elle continuera d’exister ».
Plus
massif et plus léger à la fois que jamais, Gilles Servat va
littéralement faire vibrer les remparts de la Ville-Close le
samedi 19 août 2000, célébrant la Bretagne, en français, en
breton, avec des accents de bronze à faire vibrer toutes les
cloches de
l’Armor et de l’Argoat.
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Merci Gilles pour tes aquarelles musicales !
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