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Louise EBREL

« La voix nue ne sera jamais remplacée »

Louise EBRELAussi loin que la ramènent ses souvenirs, Louise Ébrel évoque toujours le chant : « A la maison flottait toujours une chanson ; ma mère - Eugénie Goadec - en avait toujours une aux lèvres; quant à ma grand-mère, Victorine, couturière de son état, elle portait ses mélodies de ferme en ferme. Dans mon enfance, j'aimais les cantiques à l'église ». Pourtant, à 20 ans, c'est le répertoire de Piaf qui l'enchante. Elle pousse volontiers la chansonnette dans un mariage, un banquet. Mais « cesse vite de faire la cigale ». Trois enfants sont nés; un veuvage précoce stoppe une vocation qui mettra du temps à renaître.

Elle a de qui tenir
. Louise Ebrel, chanteuse de gwerz, kan ha diskan et chants bretons est la digne fille d'Eugènie Goadec, celle qui avec ses deux soeurs « monta » à Bobino au côté d'Alan Stivell en 1972. Du jamais vu ! Les soeurs Goadec, une légende : elles ont fait partie intégrante de la grande vague du « revival » de la musique bretonne. Depuis six ans, Louise Ebrel la Carhaisienne devenue Bigoudène d'adoption, assure activement la relève.  CD de Louise EbrelSi sa carrière a commencé relativement tardivement, c'est qu'on ne peut pas à la fois travailler, élever seule ses enfants et être par monts et par vaux à chanter. Le chant breton a accompagné la jeunesse de Louise Ebrel, originaire de Carhaix, pays des festou noz de la « montagne ». Le matin sur le chemin de l'école, l'après-midi au champ ou le soir devant la belle vallée qui fait résonner la voix « comme dans un ampli », Louise a toujours chanté. Comme sa mère possédait un large répertoire transmis oralement, la petite Carhaisienne n'était pas en panne de mélodies dont certaines ont été reprises par Alan Stivell lui-même.

1958 : Quimper

Louise grandit, se marie, devient la maman de deux enfants. A 24 ans, c'est le drame. Louise se retrouve veuve. Il lui faut travailler. « Tu trouveras du travail dans la restauration », lui dit-on. « Mais pour cela il faut aller dans le sud ». Louise quitte Carhaix. Elle débarque à Quimper en 1958, une ville inconnue et travaillera 20 ans dans les restaurants de Quimper et de La Forêt-Fouesnant.
Le chant ne la quitte pas. Préparer et servir les repas en chantant, c'est plus plaisant et sa voix ne passe pas inaperçue.

Une voix reconnaissable

1982, Louise s'est remariée, elle s'installe à Loctudy et une nouvelle carrière commence. A présent, elle a du temps. Passionnée de culture bretonne, elle se fait des amis au sein de l'association « Emglev ar vro vigouden » et est régulièrement invitée à se produire dans les fêtes bretonnes. Sa voix alto, chaude, le souffle exceptionnel qu'elle possède pour interpréter les kan ha diskan, l'émotion qu'elle met dans les chants nostalgiques de Bretagne, la malice qu'elle dégage pour les chansons légères et le répertoire authentique qu'elle possède, contribuent à la faire connaître. Souvent le public lui confie : « On ne vous connaît pas, mais on a reconnu votre voix ».

La rencontre avec Denez Prigent

Mais c'est véritablement sa rencontre avec Denez Prigent qui la fera connaître. Le chanteur interprète le registre des soeurs Goadec, il invite Louise à chanter en duo « Viens on va chanter « fisel » tous les deux ». Les deux voix s'accordent à merveille.
Louise qui n'avait jamais imaginé sortir des fêtes locales, se retrouve au côté de Denez Prigent sur les scènes françaises, aux francofolies, aux Eurofolies, Périgueux, Toulouse, etc. Elle chante accompagnée par Roland Becker, par le harpiste Dominique Bouchaud, sans délaisser pour autant ses amis d'ici qu'elle invite à danser au son de sa voix a capella.

Calendrier chargé

« J'aime les festou noz, l'ambiance festive, mais j'ai un faible pour les concerts. Le public est attentif, il sait ce qu'il vient chercher, les salles sont bien sonorisées donnant une dimension aux chants et aux gwerz souvent nostalgiques ».
Louise Ebrel est aujourd'hui très sollicitée. Son agenda affiche souvent complet mais la jeune retraitée qui respire la joie de vivre, a gardé sa simplicité. Sa principale satisfaction : promouvoir la culture chantée qui a bercé son enfance et celle de ses aïeux.
Louise Ebrel est une des plus belle voix féminines de Bretagne. Elle fait partie d'une grande famille de chanteuses. C'est la fille d'Eugénie, l'une des trois célèbres soeur Goadec. Enfant, elle a toujours entendu sa mère, sa grand-mère, Victorine Goadec, et ses deux tantes, Maryvonne et Anastasie, chanter pour rythmer le travail et les heures de la journée. Leur répertoire était vaste, original et riche de Gwerz et de Kan a Boz.
Louise Ebrel , une voix . . .
« Chanter pour mon plaisir »

Louise Ébrel, des gwerz, du kan ha diskan et des chants
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A Concarneau le 17 août 2003