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Gilles SERVAT

Un barde qui chante la vie en Bretagne

Le hasard de la vie a fait que l'un des plus grands chantres de la Bretagne soit né à Tarbes. Gilles SERVAT est né le 1er février 1945 , à Tarbes , dans une famille d'origine nantaise. La famille déménage à Cholet peu de temps après, ville dans laquelle il passe son enfance et son adolescence. Après le baccalauréat , il est élève à l' école des Beaux-Arts d'Angers . Sa rencontre avec la Bretagne date de 1969 , lors d'un séjour à l' île de Groix , il comprend quelles sont ses racines et décide de les chanter. Au tout début des années soixante-dix, il crée le label « Kelen » et en 1972 il sort son premier album La Blanche Hermine , dont le titre éponyme deviendra au fil du temps, une sorte d'hymne officieux de la Bretagne. Succès commercial, il est disque d'or.

Gilles SERVAT, barde poète et amoureux
". Sa première motivation, c'est l'amour de la Bretagne, des gens qui y vivent, de la langue bretonne, de la culture celtique. J'ai commencé dans les années soixante-dix. C'était l'époque où la langue bretonne n'était pas enseignée dans les écoles. Elle était même combattue puisque chaque enfant qui parlait breton en classe était puni. " C'est à ce moment-là que Gilles Servat s'est promis de défendre la langue bretonne. Mais c'est surtout après avoir apprécié la beauté des rimes d'un recueil de poésie bretonne qu'il a affirmé que s'il ne réagissait pas il ne pourrait plus se supporter. " J'ai chanté en breton avant même d'avoir appris cette langue ", avance t-il fièrement.

Révolté au grand coeur : En 1971 s'élève une voix. Un insurgé entre en scène. La blanche hermine entre dans la vie de Gilles Servat. Et dans la nôtre. Il vient de donner à son pays un hymne plus connu que le Bro Goz ! Héritier de Glenmor et de Yann-Ber Calloc'h , il n'a cessé de porter ses rages, jusqu'à être interdit sur certaines ondes de l'hexagone. Ses chansons n'en ont que plus de force. "La blanche hermine", "Ki du", "Erika". Nostalgique et fier en voyant la place occupée par la culture bretonne maintenant : Il y a 35 ans je n'aurais pas imaginé qu'on enseignerait un jour le breton - ou que notre musique remplirait le stade de France, sans aucun doute grâce à l'évolution et à la richesse que " cette musique" a su accepter.

Gilles SERVAT chante également en français, et a constitué pour beaucoup une "porte d'entrée" vers la musique celtique. Sa musique, " un mélange de trois styles de musique traditionnelle, bretonne, irlandaise et écossaise ", la poésie des mots le rendent immédiatement abordable. C'est sans doute ce mélange de poésie, de revendication, une voix extraordinaire et une personnalité forte qui font le succès de Servat. Un mélange que l'on trouve dans son tube "La Blanche Hermine", chantée par des générations et qui restera longtemps encore sur toutes les lèvres. Auteur, compositeur mais aussi écrivain, Gilles Servat fait partie de ceux-là, qui créent aujourd'hui la tradition de demain.

Un physique de bûcheron, une barbe drue, des yeux bleus, front tétu, regard direct et franc où se lit l'injustice, une voix grave et surpuissante, alternant chansons en français et en breton, Gilles SERVAT assomme de Bretagne de mots clés défenseurs des droits des hommes. Gilles SERVAT promène sa grande carcasse dans tout l'Hexagone et en Europe chantant les paradoxes de la Bretagne, son amour pour celle-ci, proclamant une certaine liberté d'expression régionale, un refus de se soumettre à l'oppression marchande, sociale et politique et privilégiant une attitude citoyenne et humaniste.

Vient l'aventure de l' Héritage des Celtes avec Dan Ar Braz. Gilles y fait des rencontres déterminantes. Donal Lunny, Eoghan O'Neill, en passant par Nollaig Casey, lui apportent leur concours sur scène comme en studio. Puis, posant ses valises à Locoal-Mendon, dans le Morbihan, il entreprend une collaboration fructueuse avec Dédé Le Meut et le bagad Roñsed-mor . L'Héritage des Celtes, une étape importante dans ma carrière. Il a donné un coup de fouet à la musique bretonne en général. Deux "Victoires de la musique", cela impressionne. D'autant que certains dans le show-business ne réagissent qu'à ce genre de récompenses.

Le chanteur qui m'a le plus inflencé, c'est Glenmor ! J'ai tous ses disques, tous ses livres, ses recueils. Je les relis régulièrement et j'y trouve toujours quelque chose. Il donne une définition du bardisme très claire : "Tu te dois à ton peuple." La poésie bretonne m'a aussi beaucoup motivé. En particulier, "Ar en deulin", de Yann-Ber Calloc'h. Il ya tellement de lyrisme dans cette oeuvre...

Mon premier voyage en Irlande, c'était pour enregistrer "La blanche hermine", le premier disque. En 1971. J'ai enregistré cela en un jour chez Trend Studios à Dublin. Je ne connaissais personne, je parlais mal anglais, et les musiciens ne comprennaient rien à mes chansons ! Sur le disque " Erika Erika ", Eoghan a demandé à Des Moore d'assurer la guitare. Quand il a commencé à jouer, j'ai reconnu son jeu et je lui est dit : "Toi tu as déjà joué avec moi il y a trente ans!" Il se souvenait. La guitare folk qu'on entend sur le premier disque, c'est lui ! Incroyables retrouvailles ! D'autant qu'il croit que Donal Lunny était venu aussi.

La musique bretonne se porte beaucoup mieux , à tous les niveaux, que ce soit au plan de la quantité ou de la qualité. On voit arriver énormément de jeunes. Ce qui nous a fait courir le plus de dangers, c'est la honte. Et ce sentiment là, nous l'avons dépassé. D'où la bonne santé de notre musique. C'est encore difficile de faire comprendre que folklore et tradition sont deux choses différentes.

Gilles SERVAT chanteur rebelle de Bretagne : Gilles SERVAT, éternel barde insoumis, continue de chanter ses textes, son âme, sa sincérité, ses racines avec ses mots à lui, avec sa poésie, avec son engagement. Gilles Servat est plus qu'un auteur-interprète, c'est un résistant, un défenseur de la langue, par amour du verbe. Il joue avec les consonnes, les voyelles, les syllabes. Il les aligne pour qu'elles disent quelque chose, parlent à l'âme, à l'homme, à la vie. Il aimait Polig Monjarret décédé en 2003 pour lequel il a ecrit "Le général des binious".

Gilles Servat - Dan Ar Braz - Carlos Nuñez

Gilles SERVAT figure emblématique de la Bretagne d'aujourd'hui
est avant tout un chanteur qui sait toucher au coeur des milliers de personnes

Après 35 ans de scène, vingt albums et quelques centaines de concerts,
Gilles Servat est toujours aussi fidèle à la "celtitude", à la richesse d'un terroir
et défenseur d'une tradition qui non seulement ne veut pas mourir, mais qui continue d'évoluer.

A concarneau le 18 Août 2006

Concert gratuit




Le nouveau SERVAT est arrivé !