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1925 :
LE DÉFILÉ S’ARRÊTE A L’USINE RODEL
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Janssaud a refait l’affiche de la fête, moins dramatique
que celle de Granchi-Taylor. Deux trains supplémentaires
sont annoncés pour Quimper et Lorient, mais samedi
il a fallu arrêter d ‘installer les guirlandes
: il pleut sans arrêt.
Le docteur Dubois a bien donné sa célèbre
« Revue de Concarneau ». les Filets Bleus sont
à l’eau : dimanche matin, « matinée
lamentable », suivie d’un « après
midi déplorable ».
La reine, Victorine Guiffant, a manqué de perdre ses
souliers blancs dans la boue du Petit Château. A 17
heures, profitant d’une timide apparition du soleil,
les cors de chasse et les « Paotred » entraînent
le défilé dans les rues de la ville. Dans un
canot, de charmantes ramendeuses, puis les chanteuses, comme
des oiselles trempées, perchées « dans
un nid de verdure ». Puis la musique de Concarneau .
Le char de la reine, « un thon gigantesque dressé
sur une lame bleue » est vide : prudente, Victorine
a préféré suivre dans le landau du maire
Jacques Toiray.

A
l’entrée de la Ville-Close, remise des traditionnelles
clés d’or, puis on file vers la digue et La Croix.
Devant l’usine Rödel, où ordinairement travaille
Sa Majesté, le défilé est contraint de
stopper. Jacques Rödel a fait savoir qu’il offrait
le vin d’honneur au cortège, et à son
ouvrière un bracelet-montre en or plus une somme de
500 francs. Retour dare-dare vers la place pour la remise
des prix de costumes et de danses. Quelques fusées
vite mouillées auraient dû illuminer les remparts
; de nouvelles bourrasques vont annuler le bal champêtre
sur la place, la jeunesse envahissant les cafés environnants.
La bonne société se retrouvera dans le Grand
Salon de Cornouailles, mêlant touristes et costumés
« en une farandole d’une fantaisie et d’une
grâce unique ».
Rien de plus amusant que de voir Anglais, Américains,
Suédois, Espagnols, danser avec nos gracieuses bretonnes
ou scander en frappant dans leurs mains le rythme de nos veilles
gavottes.
La soirée rapportera 1200 francs
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