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Le campanile


 

 



CHANTONS " LA CONCARNOISE "


BotrelLorsque, à propos de chansons, on évoque la Bretagne , que l'on soit à Paris ou à Concarneau, un titre revient inévitablement aux lèvres " La Paimpolaise ". Ecrite en 1895, cette rengaine pseudo-bretonne fut habilement diffusée par les médias de l'époque et devint un véritable coup de maître pour son auteur, Théodore Botrel.

Curieux mélange des genres, celui qui venait, juste auparavant, d'écrire pour le music-hall une série de chansonnettes "à faire rougir un régiment de zouaves", était maintenant acclamé par les défenseurs de la Bretagne bien pensante. Mais le succès de cette Paimpolaise dépassa cependant largement le cadre des ouvroirs et des pensionnats et gagna rapidement jusqu'à la Bretagne "d'en bas».

Elle tombait, il est vrai, à point, profitant de la vague portante du fameux roman de Pierre Loti, "Pêcheur d'Islande". On y retrouvait les mêmes thèmes de l'attente, de la fidélité et du pauvre marin. De plus, l'air, psalmodié comme un cantique, était facile à retenir. Mais cette complainte de cabaret-concert était : loin du vrai répertoire des gens de mer. Elle eut bien des détracteurs dénonçant cette sensiblerie pour Parisiens. Jouant à leur tour la facilité, nombreux furent ceux qui pastichèrent ce tube devenu immortel, jusqu'à en faire un chant de révolte comme celui-ci datant de…1968 :


"J'aime Paimpol et sa falaise,
Et son Front de Libération.
En Bretagne, y a comme un malaise,
Faut qu'ça saute au Pays breton.»

Mais Botrel n'avait-il pas montré l'exemple en écrivant sur l'air de la "Paimpolaise", la "Brestoise", la "Grésillonne", la "Morlaisienne"… Et, puisque c'est l'été et que cette année du centenaire des Filets' Bleus nous incite à chanter notre "folklore", pourquoi ne pas vous essayer à entonner cette "Concarnoise" signée, elle aussi de cet intarissable Botrel.

Michel GUEGUEN



" LA CONCARNOISE "

1

Quittant sa Bretagne chérie,
Quand un gars d'Concarneau s'en va
Servir à son tour la Patrie
Sur un bâtiment de l'Etat,
Le bon petit gars
Fredonne tout bas :

(Refrain)

Tricotant près de sa fenêtre
Une belle fille m'attend :
C'est la douce à qui je veux être,
La promise que j'aime tant.

2

De garde en haut de la grand hune
Il faut passer plus d'une nuit.
Mais le Breton songe à sa brune
Son souvenir chasse l'ennui
Quand le pauvre gars
Fredonne tout bas :

(Refrain)

Tricotant près de sa fenêtre
Une belle fille m'attend :
C'est la douce à qui je veux être,
La promise que j'aime tant

3

Mais un matin l'on crie : aux armes !
Avant partout ! Vers l'inconnu !
Plus d'un marin cache ses larmes,
Seul le Breton n'est pas ému
Car le brave gars
Fredonne tout bas :

(Refrain)

Souriant tout bas, la Françoise
M'espère tout en tricotant.
Je sais bien que ma Concarnoise
Dans sa Ville-Close m'attend !

4

Dans la rizière ou dans la brousse
On marche durant bien des jours :
On se lamente, on se courrouce
Seul le Breton sourit toujours
Car le petit gars
Fredonne tout bas :

(Refrain)

Souriant tout bas, la Françoise
M'espère tout en tricotant.
Je sais bien que ma Concarnoise
Dans sa Ville-close m'attend !

5

Et le Breton, vaillant, s'élance
Sur l'ennemi blanc, jaune ou noir,
S'il est blessé d'un coup de lance
Pour guérisseur, il a l'Espoir
Car le petit gars
Murmure tout bas

(Refrain)

Souriant tout bas, la Françoise
M'espère tout en tricotant.
Je sais bien que ma Concarnoise
Dans sa Ville-close m'attend !

6

Si bien que par un beau dimanche
Au pays il rentre vainqueur
Il a deux galons sur la manche
Et son amour au fond du coeur
Et le brave gars
Fredonne tout bas :

(Refrain)

Souriant tout bas, la Françoise
M'espère tout en tricotant.
Je sais bien que ma Concarnoise
Dans sa Ville-close m'attend !

Théodore BOTREL