Dans un coin de la ville Close,
Yann Konkarno, le petit gueux,
Naquit un soir de printemps rose,
Sur un morceau de filet bleus….
Pour l’endormir sa pauvre mère,
Toujours satisfaite de peu,
Lui fit une berse légère,
Avec un bout de filet bleu.
Il n’eut jamais drap ni couchette
Main n’en dormit que plus et mieux,
Pour avoir creusé sa couchette
Dans un vieux tas de filets bleus
Le soir, une courte prière,
S’envolait de son cœur aux cieux,
Vierge Marie, Ô bonne Mère,
Bénissez tous les filets bleus.
Grandi va-comme-je-te-pousse
A douze ans, solide et nerveux,
Il fut s’engager petit mousse,
Sur la flottille aux filets bleus.
Or, sur sa barque concarnoise,
Comme il voguait, insoucieux,
Voilà qu’un soir la mer sournoise
Le prit dans ses grands filets bleus.
Mais à la clarté des étoiles
La Vierge sur l’ordre de Dieu,
Le cueillit dans l’un de ses voiles
Ainsi que dans un filet bleu.
On le retrouva sur la grève
Dans ses voiles mystérieux
Disant j’ai fait un bien beau rêve
Au matin de mes filets bleus
J’ai rêvé qu’une Souveraine
M’aimait d’amour pour mes beaux yeux,
-- Oui, je vous aime... et je suis Reine,
Dis la Reine des filets bleus
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