SommaireBienvenue | Concarneau Groupes Programmation | ReinesRétrospectives | Passé

Marins de Concarneau


 

 


Les vents du large . . .

 

Les velours et leurs ors vont quitter aujourd’hui les armoires, la nuit aura paru bien longue aux fillettes qui, ce matin, arboreront les atours de leurs aïeules. Pour certaines, ce sera le premier défilé, l’occasion de revêtir ces vêtements, témoins d’une époque où les paysans et leurs épouses, allaient le dimanche vêtus comme des rois.

L'image d'une Bretagne quelque peu exotique a lontemps séduit. Qu'ils semblaient atypiques ces Bas-Bretons s'exprimant dans une autre langue et ayant conservé leurs chapeaux, leurs coiffes et leurs costumes ! Au lendemain de la Grande Guerre où tant d'enfants de Bretagne tombèrent au champ d'honneur (n'oublions pas que le plus jeune poilu enrôlé dans l'armée était cornouaillais, Jean-Corentin Carré du Faouët), la tentative d'assimilation démarra. Qu'on en fasse de vrais Français de ces Bretons réputés têtus ! Il nous fallut pourtant attendre plusieurs décennies avant que des axes de communication dignes de ce nom ne parcourent notre région ! L'assimilation ne s'est jamais faite, les Bretons ont toujours revendiqués la reconnaissance de leurs spécificités et une culture qui puise ses origines aux sources de la Celtie et qui, en de celà, n'a rien de gréco-latine.

Repensons à l'oeuvre du sculpteur René Quillivic. A travers ses travaux, notamment les monuments aux morts commémoratifs des massacres de 1914 - 1918, l'artiste de Plouhinec mit en scène les gens du pays, les enfants orphelins, les grands-pères désemparés, les mères et les veuves éplorées de chagrin.

Lorsqu'il alla perfectionner son art en suivant des cours de sculpture à l'école nationale des Arts Décoratifs, puis aux Beaux Arts de Paris, la Bretagne et ses habitants demeurèrent sa source d'inspiration. Aux frises du Parthénon, il préféra toujours son pays. Il ne refusa jamais de puiser dans l'art antique les méthodes et les techniques qui pouvaient l'aider à perfectionner ses connaissances ; l'auteur du monument aux sonneurs de Plozévet voulait affirmer sa différence en célébrant sa terre et les siens. Il fut l'un des précurseurs de cette spécificité bretonne : témoigner de son identité et de son appartenance à une communauté sans jamais se replier sur soi-même et faire que la culture bretonne ne soit pas une culture figée mais en perpétuelle évolution ouverte sur le monde.

Les vents du larges ont toujours su nourrir nos esprits et dépoussiérer nos idées.

A l'instar de René Quillivic, de nombreux artistes bretons refusent toujours cette assimilation et veulent aujourd'hui défendre une image identitaire antinomique en apparence car tout à la fois moderne, novatrice et ancrée dans le respect de la tradition. Le vieux pays de nos pères est un pays en mouvement. Que tous nos artistes présents lors des éditions précédentes de la fête des Filets-Bleus ou qui, un jour, en seront tête d'affiche en soient remerciés.La BRETAGNE est un peuple en marche, qui danse, sonne et chante !

Ce matin, musiciens et danseurs vous feront vibrer. Ouvrez grand les yeux, leurs atours seront les plus beaux, leurs pas de danses légers, leurs chorégraphies inventives et actuelles dans leurs formes. Tendez bien l’oreille, les musiciens ont pour la plupart, revisité leur répertoire, ce sera mélodieux, harmonieux et bien souvent métissé.


Sacrés vents du large,
continuez de souffler de l’Armor à l’Argoat !

Sonneurs du bagad