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CONCARNEAU, la Ville des Peintres  

Exposition de 1947

Si comme nous l'avons vu, Concarneau est maintenant un grand port de pêche, sa cité est depuis déjà nombreuses années surnommée «  La Ville des Peintres ». C'est en effet par centaines, que les palettes françaises ou étrangères se ruent chaque été sur Concarneau. Certains s'y sont fixés. Plusieurs y sont morts et reposent dans son cimetière.


Quel est donc l'aimant qui a attiré vers Concarneau tant de bons ouvriers oeuvrant leurs toiles ? Il ne faut pas négliger les petites raisons. Les artistes n'étaient pas tous gens rentés et l'art était pour plus d'un, un métier coûteux. Concarneau était clémente à leur pauvreté ou à leur désintéressement. Il pouvait s'y installer à leur aise. Elle les accueillait sans façon et, brave hôtesse, leur dispensait à bon compte le couvert et le gîte. Qu'offre donc de plus Concarneau, de si prenant, de si profond, pour attirer et retenir les peintres ?

Par suite de sa situation particulière au bord de l'Océan, abritée comme elle l'est, des mauvais coups de 1a mer par la ceinture protectrice que lui forme au large l'archipel des Iles Glénan, jouissant de cet incomparable fond décoratif de la Ville-Close dans la brume bleutée ou bien illuminée des rayons dorés, la palette vivante de son port, des couleurs et des formes que l'on ne saurait trouver autre part, Concarneau ne pouvait qu'attirer les artistes qui ont compris qu'il fallait profiter de tout ce qui se présentait à leurs yeux : Pendant la saison estivale on les retrouve embusqués à tous les coins, devant. les remparts, sur la digue, sur le port, ou encore sur cette Place de la Croix d'où la contemplation des soleils couchants présentent attrait si curieux.

Eugène Labitte

Cette prédilection des artistes peur Concarneau ne date pas d'hier. Dés 1860, nous voyons Théodore Lemonnier, Léon Perrault, Bouvereau, Cot (l'auteur du Printemps), Cabanel, et bien d'autres. Ainsi que nous l'avons déjà dit, beaucoup d'artistes qui ont passé; s'étaient acquis droit de cité à Concarneau, quelques-uns en étaient natif. Les uns et les autres étaient heureux d'y passer une grande partie de leur existence et, il nous était permis de revendiquer comme nos concitoyens, les B.J Bowen, Bulfield, Desouches, Fourrnier, Fromuth, Granchi-Taylor, Grün, Guédon, Guinier, Harrisson, Hirselifeld, Janssaud, Labitte, LeGout-Gérard, Barnouin, Broquet-Léon, Vollet, tous aujourd'hui décédés. Restent encore les Delpy, Henriette, Ménardeau, Duverne, Yan, A. Ravallec, Larome, Mme Leuze-Hirshfeld.

Deyrolle

En 1879, le grand peintre danois Croyer fit de nombreuses études dont quelques-unes sont encore ici. Vers 1848, s'élevait près du port une maison que l'an avait surnommée «  Hôtel du Bon Dieu"; c'était la maison du pilote Guillou, le père d'Alfred Guillou, I'excellent peintre concarnois. Le gendre du pilote, TH. Deyrolle, a conservé jusqu'à sa mort les traditions de courtoisie qui étaient de règle dans la famille. C'est dans son jardin que son ami Cormon a composé et exécuté en grande partie son tableau de "l'Age de Pierre" en prenant comme modèles des pêcheurs des Glénans. Anatole Le Bras, Louis Hémon, le peintre Bernier, fréquentait également son atelier.

La colonie d’artistes est loin de se composer uniquement de noms connus. Les amateurs qui manient, agréablement le pinceau ou le crayon sont en effet nombreux et les lundis et vendredis jours des pittoresques marchés, ils se tiennent prés des Halles, sur les places, croquant des silhouettes de paysannes en collerette, chipotant aux éventaires des boutiques des oripeaux ou des rubans.

Ainsi brièvement présentée, Concarneau justifie,
on ne peut mieux sa renommée de « Ville des Peintres 
».



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