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régates anciennes


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Pêcheur de raies 1880
Granchi-Taylor
Le marché aux vaisselles 1910
Mathurin Janssaud  
Femmes de Concarneau 1900
Emma Herland
Place de la Croix à Concarneau 1925
Maurice Grün
Débarquement du thon à Concarneau 1950
Mathurin Méheut
Jeune fille aux crevettes
Alfred Guillou
Soirée d'automne cale de l'intendance 1919
Sydney Thompson
Portrait d'Afred Guillou
Deyrolle
Chantier à Concarneau 1990
Le Merdy
fromuth
 Fromut

 

QUELQUES PEINTRES . . .

Zoom sur la période où l’activité artistique fut peut-être la plus intense,
et donna les œuvres les plus représentatives du patrimoine concarnois.


L’œuvre des Filets Bleus, destinée à aider les familles guettées par la misère, s’est trouvée dès sa création en 1905, étroitement liée à la vie artistique de Concarneau. Les artistes à cette époque étaient précisément venus à Concarneau pour peindre les pêcheurs, les bateaux et leurs filets bleus, saisir des instants de leur vie.

Ce sont eux parmi les premiers qui ont participé à la Fête en créant les chars, offrant des tableaux pour les tombolas, ou le programme. L’affiche de la première manifestation a été réalisée par Granchi-Taylor et l’on retrouve au comité de direction le peintre Le Gout-Gérard. Les années suivantes ce sera une affiche de Janssaud qui annoncera la fête, ou un programme de Fromouth. La participation de Delpy quelques années plus tard  ne nous est pas encore connue mais son intérêt est évident le jour où il se fait photographier avec sa femme en costume breton… Et il était tellement proche de ce milieu marin que l’on imagine mal qu’il ait pu ne pas participer à la fête.
 

Lorsqu’on évoque le mouvement artistique concarnois (faute de pouvoir utiliser le terme « Ecole de Concarneau »), plusieurs noms viennent immédiatement à l’esprit, comme ceux d’Alfred Guillou, Théophile Deyrolle, ou Achille Granchi-Taylor. Leurs noms sont attachés à Concarneau comme leurs œuvres sont indissociables de son histoire. Et plus précisément à la période 1900-1920.
 

Granchi-Taylor (1857-1921) vécut une trentaine d’années à Concarneau, et il est considéré comme un de ceux qui représenta le mieux la vie concarnoise dans ses difficultés quotidiennes.

Il est en outre l’auteur de l’affiche de la première fête des Filets Bleus (1905), car comme la plupart des artistes de la colonie des peintres concarnois, il s’était profondément impliqué dans la vie sociale locale. Le peintre Achille Granchi-Taylor a commencé par fréquenter Pont-Aven vers 1885, avant de venir installer son atelier à Concarneau où il résida jusqu’à la Grande Guerre.

Son œuvre est inspirée par la vie quotidienne des pêcheurs de Cornouaille. Il illustra plusieurs ouvrages notamment de Victor Hugo et Théodore Botrel et il fût à l’époque l’un des rares artistes de Concarneau à entretenir des relations suivies avec Paul GAUGUIN qui réalisa d’ailleurs son portrait.

Mathurin Janssaud (1857-1940) délaissa sa Provence natale pour la lumière et les ciels changeants de Bretagne, au point que notre région devint son unique source d’inspiration. Et notamment Concarneau, où il peignit de nombreuses scènes de la vie locale, dont il s’attacha à transcrire la lumière et le mouvement, souvent au pastel ou à l’aquarelle.
 

Emma Herland (1855-1947) Cherbourgeoise d’origine, c’est une artiste dont on a pu dire qu’elle donne une vision un superficielle et folklorique de Concarneau, mais qui demeure intéressante par son souci du détail et des effets de lumière.
 

Maurice Grün (1869-1947) Estonien qui obtint à Concarneau sa naturalisation Française, et à qui l’on doit des œuvres remarquables, où se mêlent un réalisme très XIXème siècle et un travail sur la lumière tout à fait impressionniste.
 

Tableau de Maurice GrünMathurin Méheut (1882-1958). Si ce peintre séjourne à Concarneau au début de l’été, lors du rassemblement de plusieurs centaines d’embarcations pour la pêche au thon qui commence en juin, il s’y attarde plus volontiers en août pour la Fête des Filets Bleus qui a lieu depuis 1905. La majorité de ses œuvres, croquis, gouaches, peintures,datent de l’entre-deux-guerres.

Parallèlement à l’animation du port qui l’enchante, Méheut s’intéresse aux qualités chromatiques et formelles de cet outil. Il valorise notamment dans ses œuvres la richesse de leurs reflets.

La structure particulière des filets, à la fois dense et transparente, oblige en effet l’artiste à travailler sur toute la gamme des bleus, une de ses couleur préférées avec l’ocre et le rouge.

Il insiste aussi sur la confrontation de ce bleu tour à tour profond, intense, pâle ou translucide avec l’ocre brun des flotteurs en liège. Ses gouaches et ses croquis révèlent enfin la fluidité  de cet instrument qui dessine des lignes élégantes dans l’espace.
 

Alfred Guillou. De son atelier place de la Croix à Concarneau, Alfred Guillou est un privilégié. De la digue à la chapelle de la Croix, toute l’activité maritime en plein essor lui offre sur un plateau les multiples scènes pittoresques si prisées à Paris. A Concarneau, la pêche sardinière puis , ultérieurement, la pêche thonière procurent ) la population des activités multiples tant en mer qu’à terre. Marins et leurs femmes, ouvrières des usines toutes proches s’activent du matin au soir. Mouvements incessants des barques et des chaloupes sur fond de murailles de Vauban, embarquements, débarquement, attentes inquiètes sur les rochers, autant d’instant de vie dans une cité en fièvre, un régal pour Alfred Guillou et la cohorte de peintres qui viendront le rejoindre. 

Tableau d'Alfred GuillouSydney Thompson (1877-1973). Ce peintre est avant tout un grand observateur de la lumière et des ombres. Ce qui est remarquable c’est la façon dont, vivant sous des cieux bien différents, il s’est chaque fois adapté à l’atmosphère du paysage qu’il peignait.

Ayant parcouru le monde, il est toujours resté fidèle notre coin du Sud Finistère dont il avait subi le charme au début de ce siècle.  Concarneau à cette époque est inouï de beauté  et les peintres s’installent les uns contre les autres sur l’arrière des cabines qui se trouvent sur la digue. L’avant-port rempli de thoniers multicolores tant par leurs voiles que par leurs coques qui se reflètent dans les eaux tranquilles cernées par la Ville Close d’un côté, et par les landes et les bois du Passage de l’autre, et les sardiniers apportent d’autres harmonies, le ton sombre des barques et le bleu des filets. On y rencontre des peintres du monde entier.

D’autres noms, parfois prestigieux, parfois obscurs, se côtoient comme : Deyrolle, Le Merdy, Charles Henry Fromut , Eugène Labitte, Fernand Le gout-Gérard, John Recknagel,  Maurice Asselin… Tous, avec leurs  talents et leurs sensibilités respectifs, ont été les témoins, voire les chroniqueurs, du Concarneau de cette autre époque, qui fut celle de nos grands-parents et arrière-grands-parents.

Il y a des moments comme ça, où le regard de l’amateur de peinture, néophyte ou averti , peut devenir celui de l’enfant feuilletant un très vieil album de famille.


Découvrons l'auteur de l'affiche 2000


Pierre de Belay (1890-1947)
Pierre de Belay est né en 1980 à Quimper. Attiré par la peinture pour laquelle il a des dons précoces, il se forme auprès de son père, peintre paysagiste et en passant des heures à contempler les tableaux au musée de sa ville. Vers sa quinzième année, il peint de nombreux portraits dans une facture tout à fait classique.

De 1904 à 1907 il fréquente le petit cénacle d'avant-garde du quai de l'odet, où Max Jacob, son ami de jeunesse, réunit ses amis. On discute de l'art, on lit des vers, on fonde un journal. Pierre de Belay se forme ainsi au contact de camarades plus âgés que lui. Plus tard, fixé à Paris où Max Jacob l'a attiré dans son groupe de la rue Ravignan, il rencontre Apollinaire, dont il fait plusieurs portraits, et s'écarte vite de ses camarades du Bateau-Lavoir : Picasso, Juan Gris, André Salmon et les autres, il se sent trop indépendant.

Il travaille avec acharnement. Il étudie sans maître, s'inspirant uniquement de la nature, développant par un travail constant le plus riche tempérament. La vie, le mouvement l'attirent, il aime les personnage groupés, les ports peuplés de bateaux, de marins. Il construit ses sujets en pleine pâte, cernés par un trait vigoureux, les larges touches colorées apportent la lumière. "La Bretagne, a-t-il dit, a été pour moi une source d'inspiration". L'été venu, il peint à Concarneau, Audierne, Lesconil, il produit intensément et rapporte de ses longs séjours un nombre impressionnant de toiles, d'aquarelles et de dessins qu'il expose à Paris et que les collectionneurs s'empressent d'acquérir.

En 1923 il exécute quatre panneaux de 4x3 m : "Scènes de la vie bretonne" pour l'hôtel Ker-Moor à Bénodet. En 1929, à Concarneau, il peint un panneau de 8x4 m "Pardon de Lanriec" pour un collectionneur quimpérois. Scènes de marché, bords de quais, il peint aussi les pardons, fêtes religieuses ou populaires où sont rassemblés les costumes bretons les plus divers. En particulier cette "Fête des Filets Bleus à Concarneau" peinte en 1930 qui illustre l'affiche des Filets Bleus de l'an 2000. Impliqué dans la vie concarnoise, de 1925 à 1931, chaque été, il participe aux expositions de l'Union Artistique des amis de Concarneau organisée au-dessus des Halles. Il fait de nombreuses expositions à Paris, Nantes, Chartres, Stockholm, et aura participé jusqu'à sa mort en 1947 aux Salons d'Automne, des Tuileries, des Indépendants, de l'Art Mural, et de la Marine ...

"Qu'il peigne une foule, une rue, un port, son oeil voit d'abord les corps en action ; l'âme de chaque sujet s'exprime pour lui dans un geste exactement observé, ensuite fixé avec une parfaite sûreté de métier. Tout cela est traité largement dans une pâte vibrante de lumière où l'éclatant soleil rayonne, baigne et avive les contours des choses, rehausse leur relief ..."
Pierre Allier, mai 1927.

FGX- Notice biographique collectée dans "Documents"

L'oeuvre des Filets Bleus remercie, vivement pour les autorisations de reproduction du tableau "La Fête des Filets Bleus à Concarneau" de P. de Belay : Monsieur Cariou conservateur du musée des Beaux-Arts de Quimper, ainsi que Madame Gloux pour la rédaction de l'article ci-dessus.

Peinture Alfred Guillou

Tableau Eugène Labitte